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Quand j'ai rencontré François au milieu des années 80 je m'occupais de magazine de jeux vidéo. Nous avons travaillé ensemble au lancement du magazine Manga Player. Je n'y connaissais pas grand-chose en manga, c'est en parlant avec lui de BD européenne et de Comics américains, sujets sur lesquels il était très calé, que je me suis rendu compte de la justesses de ses analyses et de sa passion pour tout ce qui touche à la BD.

C'est lui qui m'a guidé et conseillé pendant des années, c'est grâce à lui que j'ai pu rencontrer les éditeurs japonais et lancer le magazine. Nous avons travaillé de nombreuses années ensemble. Ceux qui l'on connut savent à quel point il pouvait être grande gueule, nous n'étions pas toujours d'accord, il m'arrivait de lui dire : " maintenant, François, tu la ferme et tu m'écoutes un peu … ". Il s'est occupé de nombreuses traductions pour nous. C'est en suivant ces conseils que nous avons choisi de publier bon nombre de séries de notre catalogue.

Têtu, volontaire et opiniâtre il a réussi à convaincre l'éditeur japonais Kodansha, qui avait dans un premier temps refusé, de laisser Pika Edition publier GTO, c'est encore lui qui eut l'idée d'inclure un lexique et qui s'est chargé de la traduction des trois premiers volumes de cette série aujourd'hui best seller en France.

J'ai reçu un mail de Yuka Ando qui s'est occupé des droits internationaux chez Kodansha ces dix dernières années, elle disait qu'aussi loin qu'elle se souvienne François avait été la première personne qui avait manifesté la volonté de publier des mangas en France…

Quand François est rentré du Japon l'année dernière, sa santé était chancelante, nous nous sommes vus régulièrement. Il y trois semaines, à la veille de mon départ au Japon j'ai été chez lui, il m'a conseillé un nouveau titre et en me faisant un clin d'œil m'a dit " celui-là, si t'arrives à avoir les droits, tu me le mets de côté, c'est moi qui en ferais l'adaptation, je sais exactement comment il faut le traiter "

Je me souviens de cet après-midi là, il faisait très beau alors que les jours précédents avait été froids et gris, on a parlé et parlé et encore parlé de nouveaux projets que l'on devait lancer quand il serait rétabli, après son opération. Je sais tout ce que je lui dois au niveau professionnel, mais c'est mon pote que je pleure aujourd'hui, il me manque.

Pour Mireille, le petit dragon et Sarah.
Pierre


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